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« Tonnerre » : très mou et pas très noir
A propos de Tonnerre, de Guillaume Brac
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Le réalisateur de Tonnerre, Guillaume Brac, nous avait charitablement prévenus : son (premier) long-métrage – tourné dans la ville bourguignonne du même nom – serait une « prise de risques », une œuvre pervertissant les frontières de genre afin de mieux entremêler les registres du film noir à ceux de la comédie sentimentale. Ce faisant, le cinéaste – en cela bien aidé par la performance de son comédien fétiche Vincent Macaigne – est parvenu à inventer un nouveau genre cinématographique : le « film noir-mou » : pas de femme fatale dans Tonnerre, mais une gamine insipide sans épaisseur ni charmes toxiques (Solène Rigot, par ailleurs lumineuse dans La Belle vie de Jean Denizot) dont s’amourache un trentenaire apathique. Ce dernier, comme tous les héros de film noir, va au bout de son destin, sauf que celui-ci est à la mesure du personnage : après une séparation par sms, une petite colère contre une armoire en contreplaqué et deux ou trois autres bêtises, notre flasque amoureux ne subira guère que les remontrances bienveillantes d’un gendarme bourguignon... Si le jeu des comédiens reste amorphe et l’intrigue tristement famélique, on pourra tout de même surprendre quelques instants de grâce dans les périphéries du scénario, par exemple dans la prestation furtive d’une gentille mamie ou l’intervention d’un impayable vendeur de sapins du Morvan, mais ceux qui espèrent retrouver dans ce film l’altière vivacité des vins blancs de Bourgogne-Tonnerre en seront pour leurs frais.

Bruno DENIEL-LAURENT

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