Ecriture & réalisation
BRUNO DENIEL-LAURENT
Production
HELENE BADINTER / LADYBIRDS FILMS
Assistants de réalisation
HAIGA JAPPAIN
NICOLAS PLESKOF
JULIEN TRAUMAN
Directeur de la photographie
TOMASZ CICHAWA
Chef opérateur du son
JEAN-PIERRE FENIE
Montage :
MELANIE BRAUX
VERONIQUE LINDENBERG
Mixage son
CLAUDE GAZEAU
Etalonnage
STEPHANIE BISUTTI
Habillage graphique
FRED TRIBOLET
Musique
DJ ZUKRY
LHARCES
Traduction anglaise
VERONIQUE GAUVIN
Moyens de production
NOUVELLE ERE / HOURNOT TO BE / TSF
Moyens de post-production
EAN-BAPTISTE NEYRAC / NEYRAC FILMS
Responsable de la post-production
ERICK GATELIER-GUILLOUX
Film réalisé avec le soutien de
la bourse « Brouillon d'un rêve » de la SCAM
(Société civile des auteurs multimedia).
On achève bien les livres (titre anglais : Fiction Pulp) est un essai cinématographique écrit et réalisé par Bruno Deniel-Laurent, produit par Hélène Badinter (Ladybirds Films).
Ce film propose un voyage inédit et poétique au cœur du pilon de Vigneux-sur-Seine, lieu de destruction et de recyclage des livres « arrivés en fin de vie ».
La production planifiée de déchets industriels est au cœur de notre système économique. On achève bien les livres explore un lieu et un moment particulier de cette économie du gaspillage : le pilon des livres, lieu où chaque année cent millions de livres neufs ou quasi-neufs, soit un livre publié sur cinq, sont broyés et transformés en balles de papiers qui seront peu ou prou recyclées. Ici aussi se constate l'envers d’une « économie de croissance » fondée sur un gaspillage structurel et des politiques délibérées de surproduction.
Objet manufacturé soumis à des logiques industrielles et commerciales, le livre, ouvrage de l'esprit, est en même temps un médium à haute valeur symbolique. C'est dans les ateliers du pilon, et nulle part ailleurs, que cette contradiction entre valeur symbolique et valeur d'usage du livre se manifeste le plus crûment. Pourtant, le massacre des livres qui pourrait susciter l’amertume, se pare de poésie. Le livre est un objet familier et sacré dont nous ne pouvons imaginer les métamorphoses ; et le pilon est le territoire de toutes les métamorphoses : les ouvrages remués sur le tapis roulant deviennent torrent ou coulée de lave ; les blocs de livres concassés ressemblent à des compressions de César ; les particules de papier virevoltent comme des flocons de neige.
De ces images se dégage une poésie insolite qui contraste avec l’amer sentiment de gaspillage que nous éprouvons d'abord. La matière d'imprimerie, arrivée à un point ultime de décomposition, prend soudain un aspect soyeux, étrange ou sauvage... De la brutalité à la grâce, il y a dans ces ateliers quelques espaces fascinants que le réalisateur a voulu filmer et transmettre.